La démarcation d’une propriété est un droit inhérent à chaque particulier. L’option du portail, en plus de ses fonctionnalités de sécurité, est une déclaration d’individualité et d’esthétique. Cependant, malgré une apparente simplicité, l’installation d’un portail se révèle être un exercice encadré par des réglementations précises.
1. Liberté d’installation : un droit nuancé
Selon l’article 647 du Code civil, tout propriétaire est libre de fermer son terrain par le biais d’une clôture, mais qu’en est-il du portail ? La jurisprudence considère le portail comme une extension de la clôture, suivant les mêmes règles que cette dernière. Par conséquent, tout propriétaire est également libre de limiter l’accès à son terrain via un portail.
2. Les autorisations : pas toujours nécessaires, mais…
Le Code de l’urbanisme, tout comme le Code civil, ne mentionne pas explicitement le portail. Par analogie avec les clôtures, l’installation d’un portail ne nécessite généralement ni Déclaration Préalable de travaux (DP) en mairie ni permis de construire. Cependant, des exceptions existent, notamment dans :
- Les périmètres d’un site patrimonial.
- Les abords des monuments historiques.
- Les sites classés ou en instance de classement.
- Les secteurs définis par le Plan Local d’Urbanisme (PLU).
- Les communes ayant soumis les murs à déclaration.
De plus, si le mur supportant le portail dépasse les 2 mètres de hauteur, une DP est également requise.
3. Le Plan local d’urbanisme : une consultation indispensable
Même si votre projet n’est pas soumis à une DP, la consultation du PLU s’avère incontournable. Ce document peut imposer des contraintes en termes de couleur, de hauteur ou de matériaux. Il est donc primordial de s’enquérir de ces spécificités auprès de la mairie avant tout commencement de travaux.
4. La pose en copropriété : une affaire collective
L’installation d’un portail dans une copropriété ou un lotissement nécessite la consultation du règlement de copropriété ou du cahier des charges du lotissement. Malgré cette démarche, il ne faut pas oublier le respect des règles édictées par le PLU.
5. Emplacement : entre voisinage et espace public
L’installation doit respecter les strictes limites de la propriété sans empiétement, que ce soit vis-à-vis du voisinage ou de l’espace public. Certains critères, comme la nuisance sonore ou la privation d’ensoleillement, doivent être pris en compte pour éviter tout litige. Si un portail est envisagé en limite de propriétés mitoyennes, l’accord du voisin est impératif, et une convention de mitoyenneté devra être établie.
6. Réglementations spécifiques pour les portails sur rue
Toute installation en bordure d’un espace public doit respecter le PLU, qui peut imposer des distances précises entre la route et le portail.
7. La hauteur du portail : des règles à ne pas négliger
Hormis les règles spécifiques du PLU, des dispositions générales s’appliquent en fonction de la taille de la commune. Ainsi, dans une commune de moins de 50 000 habitants, le portail doit respecter une hauteur minimum de 2,60 mètres. Dans les communes plus peuplées, cette hauteur s’établit à 3,20 mètres.
En conclusion, si la pose d’un portail reste le choix du propriétaire, sa mise en œuvre doit se faire dans le respect des réglementations en vigueur. Ces dernières garantissent un équilibre entre le droit à la propriété individuelle et le respect du collectif.
Le portail existant doit être changé. Il est situé sur une partie d’un terrain en copropriété indivi avec le voisin.
Dois je avoir son autorisation et doit-il partager le coût de cette opération ?
Merci de votre réponse.
Je ne suis pas un spécialiste en droit immobilier, mais en général, si vous partagez un portail avec votre voisin sur un terrain en copropriété, il est recommandé de demander son autorisation pour toute modification. Pour le coût, cela pourrait être une dépense partagée, mais il serait bon de discuter des détails avec votre voisin.