Un changement majeur se prépare dans le domaine du traitement des déchets en France. En effet, la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), prévoit qu’à partir du 1er janvier 2024, tous les Français devront disposer d’une solution pratique pour le tri de leurs biodéchets. Une initiative ambitieuse qui promet d’engendrer un réel défi pour les collectivités locales.
Mais qu’entend-on exactement par biodéchets ?
Les biodéchets sont tous les produits biodégradables, autrement dit, ceux qui peuvent être décomposés naturellement par des micro-organismes vivants. Quand on parle de tri ‘à la source’, on fait référence au tri effectué directement à l’endroit de production du déchet : dans les foyers, les restaurants, les cantines, les entreprises, et même dans les parcs et jardins. Aujourd’hui, les biodéchets représentent 30 % de ce que l’on retrouve dans nos poubelles en France.
Il s’agit des « déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. » (Article L. 541-1-1 du code de l’environnement)
Les enjeux du tri séparé des biodéchets
Chaque Français produit environ 80 kg de biodéchets par an, un volume non négligeable, principalement destiné à l’enfouissement ou à l’incinération. Aujourd’hui, ces déchets organiques se dégradent en produisant du méthane, un puissant gaz à effet de serre. La valorisation de ces déchets par le biais du compostage ou de la méthanisation s’impose donc comme une nécessité écologique.
💥 J-200 avant l’obligation pour tous du tri 🚮 et de la valorisation🚜 biologique des biodéchets 🧀 🥒 🍕 : le réseau Compost In Situ est prêt ! 👅
Il ne reste que⏱200 jours aux professionnels comme aux collectivités pour se mettre en ordre de marche ! pic.twitter.com/24ISPDnWIV
— Réseau Compost In Situ (@NationalRcis) June 15, 2023
Les défis pour les collectivités locales
Si cette mesure est une évidence sur le plan écologique, sa mise en œuvre concrète représente un vaste chantier pour les collectivités locales. En effet, la solution de tri dépend fortement du contexte local. Les zones rurales privilégieront le compostage individuel, tandis que les zones urbaines denses pourraient opter pour des points d’apport volontaire. Cette diversité d’options implique une approche sur mesure pour chaque collectivité, qui devra trouver la meilleure solution pour ses habitants.
L’expérience parisienne : le compostage urbain à l’échelle du quartier
À Paris, la ville a mis en place des points d’apports volontaires dans plusieurs arrondissements, fournissant des composteurs collectifs et des formations aux habitants intéressés. Cette stratégie semble être la plus efficace dans un contexte urbain dense où l’implantation d’une nouvelle poubelle n’est pas toujours possible. Toutefois, malgré ces efforts, l’adhésion des Parisiens reste faible, et le coût de la collecte reste élevé.
La préparation pour le 1er janvier 2024
Face à ces défis, les collectivités locales se préparent pour le 1er janvier 2024. Cependant, certains préviennent que toutes les collectivités ne seront pas prêtes à cette date. Il suggère plutôt de viser la réalisation d’une étude de faisabilité par chaque collectivité, ce qui serait déjà un bel objectif. Il souligne également que le coût du tri et de la collecte de ces biodéchets peut représenter une charge significative pour les collectivités, et donc pour les contribuables.
La participation citoyenne : un élément clé du succès
Le succès de cette initiative dépend également de l’engagement des citoyens. En effet, même si les collectivités mettent en place les infrastructures nécessaires pour le tri des biodéchets, ces derniers ne seront efficacement valorisés que si les habitants s’approprient ces nouveaux gestes de tri. Ainsi, l’éducation et la sensibilisation des citoyens à l’importance de la valorisation des déchets organiques sont essentielles pour garantir le succès de cette initiative.
Des outils pour accompagner la transition
Pour accompagner cette transition, plusieurs outils sont disponibles pour les citoyens et les collectivités. Par exemple, l’ADEME propose un guide pratique sur le tri des biodéchets à l’usage des collectivités. De plus, des applications mobiles comme « Compostage facile » fournissent des conseils aux particuliers sur le compostage à domicile. Ces outils, couplés à des campagnes de sensibilisation, peuvent aider à faciliter la transition vers une gestion plus durable des déchets organiques.
L’obligation de tri des biodéchets représente un grand pas en avant dans la gestion des déchets en France. Cependant, la mise en œuvre de cette mesure s’annonce complexe et coûteuse, notamment pour les collectivités locales qui devront adapter leur stratégie en fonction de leur contexte spécifique. Malgré ces défis, cette initiative a le potentiel de réduire significativement l’impact environnemental de nos déchets, à condition que chaque citoyen s’engage activement dans cette démarche.
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Les biodéchets 🍅 🧅seront transportés jusqu’au site de méthanisation d’Agribiométhane et seront transformés en #gazvert pic.twitter.com/DJMn23jf1B
— Baptiste Orinel (@baptistorinel) June 9, 2023