Imaginez pouvoir réduire la température de votre environnement simplement en changeant la couleur de votre peinture. Que ce soit pour votre maison ou votre voiture, cette solution astucieuse peut aider à combattre les effets du changement climatique.
En optant pour le blanc, une couleur qui renvoie les rayons du soleil, plutôt que le noir qui les absorbe, vous pouvez abaisser la température de manière efficace. Cette alternative bienvenue devient particulièrement pertinente après des étés caniculaires en France et ailleurs dans le monde. Faisons le point ensemble.
Des murs plus frais grâce à la peinture blanche ?
Tout comme les toits, les murs peuvent également bénéficier d’une baisse de température grâce à une couche de peinture blanche. Cependant, ce n’est pas une solution miracle : l’impact sur la température dépend de l’exposition au soleil de la surface concernée. Une innovation récente de l’Université de Purdue aux États-Unis a donné naissance à une peinture blanche qui repousse jusqu’à 98% des rayons du soleil, permettant de réduire l’usage de ventilateurs et de climatiseurs.
Des villes plus fraîches avec des rues blanches
Certaines villes, comme Los Angeles, ont décidé de repeindre leurs rues en blanc pour combattre les températures excessives. D’après les autorités locales, les rues concernées ont vu leur température baisser de 5 à 7 degrés. Une entreprise à Toulouse propose également une peinture similaire pour refroidir les espaces de vie et réduire la consommation d’énergie.
Le rôle clé des toitures blanches dans la lutte contre le réchauffement climatique
Selon l’ex-secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, la peinture blanche sur les toits pourrait avoir un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Dans une récente interview accordée à la BBC, il affirme que cette technique peut réduire la température du toit jusqu’à 30 degrés, et ainsi abaisser la température intérieure d’un bâtiment d’environ 7 degrés. L’impact sur la consommation d’énergie est majeur. C’est ce que nous rapporte Geo.fr.
Ce phénomène, connu sous le nom de « cool roofing » (ou « toiture refroidissante »), est similaire à l’effet ressenti lorsque vous portez un t-shirt blanc en été. En effet, les toits recouverts d’une peinture blanche rejettent les rayons du soleil au lieu de les absorber (contrairement aux couleurs sombres), limitant ainsi l’accumulation de chaleur et réduisant le besoin en climatisation.
Toits blancs : moins de chaleur à l’intérieur ?
La peinture blanche sur votre toit pourrait bien être la clé pour réduire la chaleur dans votre maison. En particulier si le toit est constitué de matériaux comme le béton et le métal, qui sont de grands absorbants de chaleur. La différence peut aller jusqu’à 5 degrés à l’intérieur du bâtiment, et varie de plusieurs dizaines de degrés sur le toit lui-même. Toutefois, il est préférable de consulter le plan local d’urbanisme (PLU) de votre ville pour connaître les restrictions éventuelles en matière d’entretien de la toiture.
Une expérience réussie en Inde
Pour appuyer ses propos, Ban Ki-moon cite une expérience pilote menée à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, où les températures estivales atteignent régulièrement 50 degrés. En 2017, plus de 3000 toits dans cette ville ont été repeints en blanc grâce à de la chaux et un revêtement réfléchissant spécial développé par la NASA.
L’été suivant, une baisse de température d’environ 30 degrés a été observée sur les toits fraîchement peints, entraînant une diminution de 3 à 7 degrés à l’intérieur des bâtiments. Une étude de l’Université de Berkeley en Californie a confirmé ces résultats, montrant une baisse moyenne de 31 degrés par rapport à un toit traditionnel lors d’un après-midi d’été en Inde.
Les limites de la technique
Cependant, cette technique n’est pas efficace partout. En Californie par exemple, où près de 60% des bâtiments sont fabriqués en métal et en béton, deux matériaux qui retiennent la chaleur à l’intérieur même lorsqu’ils sont recouverts de peinture blanche.
l’impact sur la réduction des émissions de CO2
Les chercheurs californiens ont néanmoins estimé que l’application de la technique du « cool roofing » à l’échelle des pays chauds pourrait compenser l’émission de 24 gigatonnes de dioxyde de carbone, soit l’équivalent des émissions de 300 millions de voitures sur une période de 20 ans.
Une solution adaptée aux pays chauds, mais pas aux pays froids
Cette technique est donc particulièrement adaptée aux pays chauds. Cependant, dans les régions aux hivers rigoureux, les toits blancs pourraient avoir l’effet inverse, en augmentant la demande de chauffage et, par conséquent, la consommation d’énergie et les émissions de CO2. En effet, un toit blanc n’absorbe plus l’énergie thermique du soleil, ce qui peut entraîner une augmentation de la consommation d’énergie en hiver. C’est donc une technique qui doit être appliquée en tenant compte des spécificités climatiques de chaque région. Elle montre néanmoins le potentiel considérable de solutions simples et accessibles dans la lutte contre le réchauffement climatique.
La couleur de votre voiture affecte-t-elle sa température ?
Il est moins évident que la peinture blanche ait un impact significatif sur la température de votre voiture comme l’indique ladepeche.fr. Même si une voiture blanche retient moins de chaleur qu’une voiture de couleur plus foncée, la température à l’intérieur du véhicule est principalement influencée par la réflexion du soleil sur les vitres. Ainsi, une voiture peinte en blanc aura une température extérieure inférieure, mais son intérieur pourrait rester aussi chaud qu’une voiture noire si elle a les mêmes vitres. Pour réduire la température à l’intérieur du véhicule, l’utilisation de pare-soleils est plus efficace.